Le congrès de la SFH s’est tenu du 30 mars au 1er avril 2022 à Paris

Congrès de la SFH 2022

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Le congrès national de la SFH 2022 est le rendez-vous annuel majeur de tous les acteurs de l’hématologie (cliniciens, biologistes ou recherche fondamentale, jeunes ou moins jeunes). Rassemblés pour débattre des avancées scientifiques et les mettre en perspective, ils partagent les résultats de leurs travaux et échangent sur leurs pratiques à l’hôpital.

Ainsi, par des sessions plénières, des séances d’actualité et communications orales, le congrès a déroulé un vaste programme de retours d’expériences et de questionnements sur les bénéfices cliniques de certains traitements. 

Bien sûr, le patient reste au cœur des échanges. La motivation des cliniciens et des chercheurs est de trouver et proposer aux malades des solutions thérapeutiques quels que soient leur maladie du sang, leur âge et leur réponse au traitement.

Pour cela, le congrès offrait de nombreuses interventions faisant écho à cette problématique complexe. Il y a en effet une grande diversité des pathologies et des patients : leucémies mais aussi syndromes myélodysplasiques, syndromes myéloprolifératifs, lymphomes, myélomes multiplesmaladies du globule rouge et des plaquettes.

Quelques sujets majeurs

La maladie résiduelle (MRD)

On note toujours la persistance chez les patients atteints de LAM d’un petit nombre de cellules leucémiques (blastes) résiduelles. Elles sont indétectables par les techniques morphologiques (numération-formule sanguine ou myélogramme). Elles sont également résistantes à la chimiothérapie et le plus souvent responsables de la rechute.

Cet indicateur est très important. Il doit donc être mesuré de manière fiable pour devenir un outil pronostic post-thérapeutique.

Même si son évaluation dans la LAM reste complexe, la MRD est cliniquement pertinente. Elle est même cruciale pour le suivi et le choix des traitements de 2ième ligne comme la greffe de moelle osseuse.

Le stade d’arrêt de la différentiation de la leucémie (SLA)

À quels niveaux de la différenciation cellulaire intervient la ou les perturbation(s) conduisant à des populations de cellules souches propagatrices de tumeurs ?

Lors de la différenciation normale, les cellules souches hématopoïétiques donnent naissance à d’autres progéniteurs. Ensuite, ces derniers s’engagent dans différents stades de différenciation jusqu’aux cellules matures du sang.

Peut-on classer les leucémies aigües myéloblastiques en fonction du stade d’arrêt de la différenciation ?
Une étude sur plus de 2000 cas de LAM montre que chaque sous-groupe de LAM, défini selon le SLA, a une évolution clinique particulière.
En outre, plus on s’éloigne des premiers stades de différenciation, meilleure est la survie.

En conclusion, identifier et comprendre le stade de différenciation spécifiquement altéré peut présenter un intérêt particulier pour concevoir de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à réinduire le processus de différenciation dans la LAM.

La réaction du greffon contre l’hôte (GvHD)

La greffe de moelle osseuse fait partie du parcours de soin des hémopathies. Elle est en effet souvent nécessaire pour consolider le traitement par chimiothérapie. Cette greffe assure notamment le contrôle de la maladie du receveur par un système immunitaire (celui du donneur) qui n’a jamais été en contact avec la maladie. Elle exploite alors la capacité d’auto-renouvellement des cellules souches du donneur.

Cette thérapie est généralement efficace et parfois la seule solution curative. Cependant, il existe une complication majeure de la greffe de moelle osseuse : la réaction du greffon contre l’hôte (GvHD, acronyme anglais employé usuellement).

Elle peut survenir de façon aigüe, dans les semaines qui suivent la greffe, ou de façon chronique, dans les mois ou années qui suivent. Les atteintes, parfois sévères, sont avant tout de type hépatique, digestif et/ou cutané.

C’est pourquoi la compréhension de la physiopathologie de la réaction aigüe du greffon contre l’hôte est capitale. Elle conduit à trouver des traitements qu’il est nécessaire de développer pour soigner efficacement la GvHD aigüe.

Le traitement de la Leucémie Myéloïde Chronique (LMC)

L’émergence en 2000 des inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) a révolutionné la prise en charge des malades atteints de LMC. Ils parviennent de plus en plus à vivre durablement, avec une survie proche de la normale.

La LMC est donc devenue une pathologie de bon pronostic. Mais environ 10 à 20 % des patients restent intolérants ou résistants aux ITK. Dans ce cas, la survie globale chute.

Pour ces patients, il existe des options pour faire face à l’échec des ITK. Elles vont des thérapies ciblées ITK de nouvelle génération à la greffe de moelle osseuse.

À suivre, des rendez-vous importants pour la communauté « Hémato »

  • Congrès de l’EHA (European Hematology Association) : Vienne, les 9-12 juin 2022.
  • Congrès de l’ASH (American Society of Hematology) : Nouvelle-Orléans, les 10-13 décembre 2022.
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